Mazine mon péi san loto

Introduction

En descendant du Chemin des Anglais à La Possession il y a quelques mois, j’ai été frappée, agressée par la puissance du bruit automobile émanant de la route du littoral, contrastant avec le calme de la promenade que je venais d’effectuer, surplombant cette même route. De là est né « Mazine mon péi san loto ».

A l’heure où les collectivités redoublent d’efforts pour tenter de garantir une transition vers une mobilité plus durable, on observe en parallèle une évolution encore très timide des pratiques de déplacements des réunionnais.es. Un constat corrélé à une augmentation constante du nombre de voitures, de l’artificialisation des sols, et de la largeur des voies de circulation. Bref : chez nous, la voiture est encore Reine, et il y a urgence à bousculer les mentalités des habitant.es ET des politiques pour engendrer de réels changements, sur une île à quelques pas d’un coma circulatoire généralisé.

Les années 70 mettent fin à l’aire du train, et la voiture se démocratise petit à petit au sein des foyers réunionnais. Elle est source d’émancipation et de liberté, en particulier sur un territoire marqué par un relief montagneux et dépourvu de solutions alternatives (pistes cyclables sécurisées, transport en commun fiable et à haute fréquence, etc.) efficaces et pertinentes au regard des usages de la population.

L’envers du décor est que nous oublions à quel point l’essor des véhicules motorisés a influencé la structuration de nos villes et de nos paysages, notre biodiversité, notre état de santé mentale et physique, notre environnement visuel, olfactif et sonore, nos façons de vivre, de penser et de nous organiser.

Mazine mon péi san loto est une une expérience sensorielle pour bousculer les regards portés sur la Reine Voiture, et questionner sa place dans notre société au travers d’œuvres originales, créatives, utopiques…

Description

Cette idée vise à la réalisation d’une exposition artistique mettant en exergue, à l’échelle d’un quartier, d’une ville, de La Réunion… les contrastes entre l’environnement motorisé qui est le nôtre, et celui que l’on pourrait imaginer sans la voiture dite « individuelle ». Quel serait notre univers sensoriel ? Par quoi les infrastructures dédiées à la voiture (routes, parkings…) seraient-elles remplacées ? Pour quels usages l’espace serait-il utilisé ? Les espèces animales et végétales seraient-elles différentes ? Comment nous déplacerions-nous ?

L’exposition sera réalisée grâce aux contributions d’artistes locaux/ales (en individuel ou collectif), inscrit.es au travers d’un appel à candidatures : citoyen.nes, étudiant.es en art/architecture, scolaires, associations… Tout public sera invité à contribuer et les artistes participant.es pourront être valorisé.es au travers leurs créations.

Laissé à leur discrétion, les structures d’enseignement pourront également se saisir de la thématique afin de monter un projet pédagogique avec leurs élèves sur ce thème. L’objectif étant d’inviter à la réflexion, pour un monde différent et basé sur d’autres logiques d’appréhension de ce qui constitue aujourd’hui une sorte de « normalité ».

La forme d’expression sera libre (peinture, vidéo, installation sonore, spectacle vivant…), mais devra néanmoins faire l’objet d’un cahier des charges succinct, afin de s’assurer que les créations soient adaptées à l’espace d’exposition (taille, volume, etc.).

(plus de détails dans le document joint)